Le 24 juin 2024, les Etats européens ont pour la première fois décidé de sanctionner le secteur du gaz russe, jusque-là épargné par les 13 rounds de sanction antérieurs provenant de l’UE.
La décision prise ne vise pas à impacter directement les flux et les volumes de gaz russe devant être consommé en Europe mais plutôt les services de transbordements proposés par l’Europe, aux navires russes. Cela revient à transférer le gaz en Europe, d’un méthanier à un autre, puis d’envoyer la cargaison hors d’Europe dans des pays tiers, principalement vers l’Asie. Cette mesure n’impactera que 4 à 6 milliards de m3 de GNL exportés par la Russie, soit l’équivalent de 10-15% des exportations de GNL russe. Une mesure qui, selon un diplomate européen, amputera la Russie d’un revenu qui se chiffre en millions, plutôt qu’en milliards. Elle prendra effet d’ici le mois de mars 2025.
La sanction reste plus symbolique que financière pour l’heure car elle ne vise pas encore à obliger les pays de l’UE à cesser totalement d’importer du gaz russe. Toutefois, dans ce 14ème round de sanction acté en début de semaine, une clause permet à la Suède et à la Finlande de casser des contrats de GNL entrepris avec la Russie. La Finlande a d’ailleurs annoncé qu’elle cesserait toute importation de GNL russe d’ici à l’hiver prochain. Par cette décision, l’UE vise à créer un précédent et ouvre la voie à la cessation définitive des importations de gaz russe, ce qu’elle n’aurait pas osé proposer auparavant. Il faudra tout de même que les Etats membres de l’UE décident à l’unanimité de bannir les importations de GNL russe, ou alors des clauses similaires à celles appliquées à la Suède et la Finlande seront peu à peu appliquées à d’autres Etats qui se sentiront « prêts » à cesser de faire venir des méthaniers provenant de la péninsule de Yamal sur leur sol. En tout état de cause, l’UE vise à se défaire à 100% du gaz russe d’ici à 2027 au plus tard.
Pour l’heure, des Etats comme la France, la Belgique ou l’Espagne continuent d’importer environ 2 milliards de m3 de GNL russe par mois.