Alors que la transition énergétique s’accélère, les Power Purchase Agreements (PPA) s’imposent progressivement comme un outil stratégique pour le financement des énergies renouvelables. Dans son premier rapport de suivi publié en mars 2025, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dresse un état des lieux chiffré du marché français des PPA. Tour d’horizon.

1. Power Purchase Agreements (PPA) : un marché en croissance… mais encore modeste

À ce jour, les contrats d’achat d’électricité de long terme représentent environ 3,3 TWh/an d’énergie renouvelable en France, soit une part encore réduite de la production nationale. La majorité des contrats sont signés avec des producteurs photovoltaïques, et près de 70 % concernent des Corporate PPA, c’est-à-dire des contrats passés directement entre une entreprise consommatrice d’électricité (comme un groupe de grande distribution ou de transport) et un producteur d’énergie.

2. PPA : un fort développement en 2022-2023, avant un ralentissement

L’intérêt pour les PPA a nettement augmenté à partir de 2019, avec un pic de signatures en 2022 et 2023, en pleine crise énergétique. Mais 2024 marque un net repli du marché : la baisse des prix de marché de l’électricité a rendu les PPA moins attractifs, notamment pour les producteurs, qui y voient un risque plus élevé par rapport aux mécanismes publics de soutien.

3. Un outil complexe, parfois risqué pour les producteurs d’électricité

Si les PPA offrent aux entreprises une visibilité sur leurs coûts énergétiques à long terme, ils impliquent aussi des engagements importants pour les producteurs. Les prix sont souvent fixes et peu indexés, les durées longues, et les clauses contractuelles (disponibilité, pénalités…) peuvent déséquilibrer la relation. Les contreparties solvables (notées BBB et plus) restent pour l’instant les principales signataires.

4. Les recommandations de la CRE sur les PPA

Pour encourager un développement durable des PPA sans cannibaliser les mécanismes de soutien public, la CRE émet plusieurs recommandations :

  • Réserver certains appels d’offres publics aux projets ne pouvant pas s’appuyer sur un PPA
  • Créer une obligation de déclaration des PPA auprès de la CRE pour un meilleur suivi statistique
  • Étendre les garanties publiques à davantage d’acheteurs privés pour sécuriser les projets
  • Renforcer la transparence sur les clauses contractuelles afin de limiter les déséquilibres

En conclusion

Encore marginal mais prometteur, le marché des PPA en France doit gagner en maturité. Pour la CRE, il s’agit désormais d’articuler intelligemment ce levier de marché avec les politiques publiques, sans opposer les deux modèles. Si les bons équilibres sont trouvés, les PPA pourraient devenir un pilier structurant du financement des énergies renouvelables en France.

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