TURPE 7 : ce que les consommateurs doivent anticiper

Le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE), élément clé du coût de l’électricité, va connaître d’importants changements à compter du 1er août 2025, et ce pour une durée de 4 ans, jusqu’en 2028.

Avec une anticipation dès le 1er février 2025 de l’évolution des tarifs du TURPE, cette nouvelle régulation, définie par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), impactera directement la facture énergétique des entreprises et nécessitera des ajustements stratégiques. La baisse des prix de l’énergie sur les marchés, l’émergence du renouvelable et les besoins de modernisation du réseau électrique vont avoir des incidences sur toute la nouvelle structure tarifaire pour les 4 prochaines années.

Décryptage des points clés du TURPE 7 pour les consommateurs.

Depuis décembre 2023, la CRE a mené une large concertation impliquant des consultations publiques, des ateliers thématiques et des échanges avec les acteurs du secteur. L’objectif est de répondre aux défis de l’électrification croissante des usages, de l’essor des énergies renouvelables et de l’adaptation des réseaux aux changements climatiques.

Les investissements prévus sont colossaux :

• RTE (transport) verra ses dépenses passer de 2,1 milliards d’euros en 2023 à 6,2 milliards d’euros en 2028.
• Enedis (distribution) augmentera ses investissements de 5 milliards à 7 milliards d’euros sur la même période.

La consommation n’augmentant pas dans les mêmes proportions, les consommateurs doivent faire face à une hausse du TURPE de 7,7 %, dont une augmentation de 9,6 % pour le transport de l’électricité. Ces hausses ont été pour partie anticipées exceptionnellement dès février 2025.

A noter également, le transfert du Fonds d’amortissement des charges d’électricité (FACE), qui est normalement financé par les distributeurs d’électricité, ira vers le budget de l’État et entraînera une baisse mécanique de 1,92 % sur le TURPE distribution à partir d’août 2025. Toutefois, cette diminution pourrait être compensée par d’autres taxes, sans réel allègement sur la facture finale des consommateurs.

Voici la grille simplifiée de la composante de soutirage du TURPE qui sera applicable au 1er août 2025 comparée à celle du 1er août 2024 :

Globalement les termes fixes augmentent d’environ 10% et les termes variable d’été convergent entre les 2 versions d’une même tarif, plus en détails :

• Les consommateurs en HTA, en plus d’une hausse du terme fixe, voient les parts variables en été augmenter également (à rebours des besoins d’augmenter les consommations pendant les heures solaires) mais bénéficient d’une baisse sur les parts variables d’hiver.
• Les consommateurs en BT SUP36, outre l’augmentation du terme fixe, voient eux une forte hausse des heures pleines d’hiver et une baisse sur les autres cadrans.

La CRE et l’Etat anticipent d’ores-et-déjà ces reports de consommation, en réévaluant légèrement à la hausse la valeur de la part variable sur les heures pleines et creuses de l’été.

Dès l’automne 2025, les entreprises pourront bénéficier de nouvelles heures creuses en après-midi durant l’été (de 11h à 17h), une opportunité pour celles ayant une flexibilité dans leur consommation d’électricité, de bénéficier à la fois d’un prix de l’électricité plus avantageux et d’une tarification plus optimale de leur TURPE.

Les entreprises non équipées de compteurs Linky se verront appliquer une tarification spécifique :

• 6,48 € tous les deux mois pour les utilisateurs sans compteur évolué (hors impossibilité technique d’Enedis) ;
• 4,14 € supplémentaires pour ceux ne transmettant pas leurs index ou ne prenant pas de rendez-vous de relève.

1. Réévaluer les pistes d’optimisation en tirant parti des nouvelles heures creuses à venir, de la possibilité de modifier la puissance souscrite des compteurs ou bien encore de mettre en place des plans de réduction de la consommation énergétique. De manière plus générale, il est également possible d’optimiser certaines taxes énergétiques, ayant augmenté depuis le mois de février 2025 (accise sur l’électricité). 
2.  Comprendre l’impact budgétaire de cette nouvelle période tarifaire sur le TURPE 7, en intégrant toutes les évolutions sur le prix de chaque composante dans le coût complet de l’électricité pour les entreprises. Chaque MWh consommé aura désormais une nouvelle valeur associée, selon l’heure et la période de l’année, pour calculer la valeur du  
3. Évaluer les opportunités du stockage et de flexibilité pour réduire leur dépendance au réseau. Cela peut donc passer par l’installation de batteries, pouvant stocker un surplus d’électricité provenant de la production solaire, pour la libérer plus tardivement lors des heures pleines ou de pointe. Les entreprises fortement consommatrices peuvent également souscrire des contrats d’effacement, lorsqu’il y a une forte demande sur le réseau, en percevant une rémunération en échange d’un arrêt de leur consommation pour une durée bien déterminée. 

Le TURPE 7 impliquera globalement des coûts plus élevés pour les usagers du réseau électrique, en raison de la hausse d’investissements prévue à cet effet par les gestionnaires du réseau de transport et de distribution. L’émergence de nouvelles heures creuses dans la journée pourront toutefois permettre de réaliser un certain arbitrage pour les clients professionnels en consommant de l’électricité à un prix plus compétitif, puisque à la fois la valeur de l’électron ainsi que le coût variable du TURPE sur ces périodes, seront plus faibles.

Anticiper, ajuster et innover : telles sont les clés pour maîtriser les impacts du TURPE 7.